Téléphones, tablettes, ordinateurs… quelles conséquences pour les humains et la planète ?

Nous utilisons quotidiennement nos téléphones, tablettes, ordinateurs, sans nous poser de questions. Parmi mes lectures récentes, quelques informations qui en posent quelques-unes, pour le moins dérangeantes !

Est-ce qu’en effet, on s’interroge sur la surexploitation des ressources naturelles et de ceux/celles qui fabriquent nos jouets électroniques ? Les chiffres sont édifiants :

  • 6,7 milliards d’êtres humains en 2023, soit près de 84 % de la population mondiale, possèdent un « smartphone » ; en 2025, ce chiffre devrait atteindre 7,3 milliards, et en France, 56 millions de citoyen.ne.s !
  • environ 60 % de la production mondiale de cobalt, le minerai le plus demandé au monde, viennent de la République démocratique du Congo (RDC) ;
  • près de 80 % des réserves mondiales de coltan sont également là, ainsi que les septièmes réserves de lithium ; trois éléments essentiels à la fabrication de tous les appareils électroniques modernes, surtout pour les batteries ;
  • quant à l’or, dont la qualité inégalable de conducteur électrique apparaît aussi dans la composition des smartphones, il est extrait dans tout l’est de la RDC, qui a produit officiellement 25 306 lingots en 2022 (avec des chiffres concernant l’orpaillage illégal qui varient entre 300 kilos et… 20 tonnes par an !

Malgré cette richesse, le PIB par habitant est l’un des cinq plus faibles au monde :

  • 40 000 enfants, selon une étude publiée par Amnesty International en 2016, parfois âgés de seulement 9 ans, souvent pour payer les frais de scolarité, travaillent pour extraire du cobalt « le week-end, les vacances scolaires, mais aussi avant et après leur journée d’école », avec de nombreux risques pour leur santé, notamment la fibrose pulmonaire.

À Taiyuan (Chine), l’immense usine de Foxconn a installé des grilles anti-suicide sur les toits. En matière
de sécurité, seuls les travailleurs/travailleuses sont « responsables ». Près des chaînes, une affiche prévient : « La négligence est le berceau des accidents. » L’usine avait été marquée, dans la décennie 2000, par des suicides en série.

Si les grands constructeurs mondiaux, tels Apple, Samsung, Microsoft, Google, et l’Union européenne et les États-Unis, ont mis en place des « mesures sur la transparence de l’origine des minerais », sur place, le produit du minage illégal, à commencer par celui des enfants, est mélangé par les « maisons d’achat », au minerai légal.

Au Ghana, non loin du centre-ville d’Accra, s’étalent des immondices à perte de vue. C’est là, dans ce quartier périphérique de la capitale, que viennent mourir les déchets électroniques d’Europe et des États-Unis, la rivière Odaw ressemble à un vaste égout.

Selon les ONG, plus de 40 000 personnes, dont des centaines d’enfants, survivent au Ghana comme « récupérateurs » pour extraire de nos smartphones, à mains nues et sans aucune protection, tout ce qui peut être revendu, du cuivre, du fer, de l’aluminium et quelques métaux précieux.

Pour séparer les coques en plastique des métaux, on y met le feu ; les fumées qui s’échappent des brasiers de polymères, de plomb et de mercure sont hautement toxiques, et risquent de provoquer des explosions. En 2021, l’OMS, alertait sur le démantèlement, le chauffage et le brûlage qui émettent des particules en suspension dans l’air et entraînent l’infiltration dans le sol d’agents toxiques comme le brome, contenu dans les plastiques et classifié en tant que polluant organique persistant. Dans son rapport, l’OMS poursuivait : ces substances polluent tout, l’air, la poussière, l’eau et la terre ; non seulement « les travailleurs inhalent et ingèrent des poussières dangereuses et peuvent les ramener au sein de leur communauté, et de leur famille, par la peau, leurs chaussures et leurs vêtements », mais ces polluants se déposent également « sous forme de résidus sur les cultures, les aliments vendus sur les marchés et d’autres surfaces ». Les conséquences sont désastreuses : atteintes neurologiques, malformations congénitales, prématurités, cancers, accidents cardio-vasculaires, « dommages à l’ADN », affections respiratoires aiguës…

Les Nations unies prévoient que la production mondiale de déchets d’équipements électriques et électroniques devrait atteindre plus de 74 millions de tonnes à horizon 2030, contre 54 millions de tonnes recensées en 2019 !

Et comme si de rien n’était, combien d’entre nous succomberont, ou pas, aux appels vantant le prochain joujou qui mettra en avant telle ou telle avancée technologique ?


Ecrit par Lise - Site

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