La péninsule de Coromandel : Cathedral Cove

Nous partons ce matin vers la péninsule de Coromandel : nous empruntons un sentier au milieu d’une forêt de type tropical, qui mène à Cathedral Cove, une arche naturelle de calcaire.

Une forêt tropicale sous 24° est assez étonnante ! Elle s’explique par la constitution de la Nouvelle-Zélande. Celle-ci s’est détachée du continent australien il y a quelques millions d’années, tout en conservant sa végétation et en s’adaptant au climat tempéré. Les oiseaux sont restés sur l’île, mais les mammifères ne les ont pas suivis.

Les Maoris sont arrivés en Nouvelle-Zélande au 13ème siècle, et ont pu, grâce au climat, développer la culture de la patate douce. Ils ont amené avec eux des chiens et des rats. Ces derniers ont fait beaucoup de dégâts. Ont survécu les espèces présentes sur l’île qui ont pu apprendre à voler pour leur échapper (en l’absence de prédateurs, nul besoin de voler !).

Les Maoris ont chassé de façon intensive les eboa, des oiseaux géants, qui leur procuraient de la viande, et les otaries à fourrure. Après s’être rendu compte des dégradations, ils ont interdit certains secteurs à la pêche et à la chasse.

Au 16ème siècle, les Hollandais ont débarqué, considérés par les Maoris comme des guerriers. Le capitaine Cook, accompagné en 1769, d’un Tahitien qui parlait la même langue que les Maoris (les Maoris ont voyagé d’îles en îles à travers le Pacifique et sont restés sur certaines d’entre elles, dont Tahiti, c’est pourquoi ils s’expriment dans une langue identique), fut reconnu comme un grand chef.

Des espèces d’arbres présentes en NZ intéressent beaucoup la Grande-Bretagne, notamment pour réparer les bateaux, construire des maisons… La vie étant difficile en Grande-Bretagne, de plus en plus de colons débarquent, et détruisent encore davantage la forêt en utilisant les diverses espèces végétales.

Afin d’élever du bétail, ils défrichent et font disparaître une grande partie de la forêt primaire, dont il ne reste que 20 %. La forêt est remplacée par des prairies. De 70 millions, les moutons sont passés à 40 millions, même s’ils sont encore très présents au Sud. Les vaches, plus rentables, les ont remplacés.

Les Européens ont amené avec eux des animaux, qui sont devenus des prédateurs. L’opossum à fourrure en fait partie. Même si celui-ci est reconnu comme un danger, et malgré certaines interdictions, le commerce de la fourrure perdure. 70 millions d’opossums mangent 20 millions de tonnes de feuillage par nuit !

Des cerfs ont été introduits pour la chasse. Ceux-ci mangent les écorces et les jeunes pousses des arbres. D’abord chassés par hélicoptère, ils le sont maintenant au filet, afin de développer leur élevage. Leur viande est exportée vers l’Europe. Ils sont actuellemet 2 millions, les quelques bêtes sauvages restantes ne font pas trop de dégâts.

Les Européens ont également importé des lapins, qui dégradent eux-aussi la végétation ; des hermines ont été introduites pour les détruire, mais elles préfèrent chasser les oiseaux et leurs œufs !

Afin de sauvegarder les 20 % de forêt native restants, ces derniers sont devenus patrimoine mondial de l’humanité. Grâce à Helen Clark, la forêt native est maintenant intégralement protégée, pour l’essentiel dans les parcs nationaux. Elle est plutôt présente au Sud.

Le pin radiata, une espèce rentable, a été implanté. En 25 ans (contrairement aux 50 ans nécessaires en Californie) le bois est exploitable. Le long de la route, on aperçoit donc des montagnes recouvertes de ces arbres ; une fois ces derniers arrivés à la taille désirée, les massifs entiers sont déboisés. Surprenant !

Le long de la route on aperçoit des troupeaux de vaches très importants. Les vaches à lait, très rentables, sont parquées par centaines de têtes, sur des prairies, elles-mêmes arrosées d’engrais et de pesticides à grande échelle ! Actuellement, les bovins sont environ 15 millions (contre 4 millions d’habitants !).

Lorsque nous empruntons le sentier à travers la forêt, nous constatons que la forêt primaire a conservé une partie de sa végétation initiale, dont des fougères arborescentes. C’est une des premières plantes apparues, grâce à son tronc, elle peut capter la lumière et ainsi se développer.

Parmi les autres espèces, se trouvent la fougère argentée, emblème du pays, et représentée sur le drapeau néo-zélandais, la fougère noire mamako. La nouvelle feuille de la fougère qui se développe en forme de spirale a inspiré le koru, le symbole maori (photo 11).

Le kauri (photo 13) fut un des premiers arbres exploité pas les Européens. La forêt de Coromandel est le lieu où il est le plus présent. Les branches du bas sont élaguées, les troncs sont donc très hauts. Il produit de la résine et se transforme, dans le sol, en ambre végétal.

Nous voyons également des fleurs de manouka (photos 6 & 7). Le miel de manouka est réputé pour ses pouvoirs antiseptiques et antibiotiques très intéressants.

Nous arrivons à Cathedral Cove, une arche naturelle de calcaire qui sépare deux plages. Puis nous reprenons notre chemin à travers la forêt primaire et sa végétation luxuriante.


Ecrit par Lise - Site

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